Quel mauvaise idée que d'aller dans la forêt aujourd'hui. Je savais bien que les chasseurs entouraient la ville, mais surtout la forêt de Puyfaux, alors pourquoi m'être jeté dans la gueule du loup me direz vous? J'avais eu la permission de la maitresse du bordel pour sortir un peu et prendre de l'air. Elle me faisait assez confiance pour me laisser sortir sans surveillance ou contrat, juste une journée libre par moi-même, alors bien sûr j'avais décidé d'aller en forêt. Je voulais juste amasser quelques ingrédients que l'on ne retrouvait pas en ville afin de créer de nouveaux remèdes pour les malades. Bien que mes soins étaient toujours efficace, je ne pouvais non plus toujours les utiliser, trop de gens se douteraient alors que je n'étais pas normal. La voie de l'homme est la seule que nous puissions emprunter en ces jours sombre disait toujours ma vieille mère. Si tu fais les remèdes des hommes, si tu as les maladies des hommes, si tout comme eux tu te prépare aux hivers et aux tempêtes alors tu sera à leurs yeux un semblable. Je ne savais que trop bien cette règle qui encore aujourd'hui hantait chacun de mes gestes, chacunes de mes paroles, pourtant j'avais agis en idiote et me voilà suspendu par les pieds. Mes cheveux argentés touchaient le sol, mon pendantif se frottait à mon nez, mon visage devenait rouge tendis que le sang ne circulait presque plus dans mes jambes. J'imagine que ma fin devait arriver un jour où l'autre. Ce serait souffrant non? Mourrir ainsi tel un gibier attendant le chasseur, bien que mon corps ne serait d'aucun usage si ce n'est l'engrais que la terre pourra retirer de ma chaire, partir en ayant été complètement innutile à ce monde. J'aurai eu l'occasion de soigner quelques gens, d'en rendre d'autres heureux, au moins ma vie n'aura pas été un manteau de mensonge parsemé de malveillance, au moins j'aurai été une femme honnête jusqu'à la fin.

Des pas firent craquer les nombreuses branches du sol, s'approchant de moi, et je sentie une main le long de ma cuisse. Serrant les dents j'espèrais qu'il en finisse rapidement et qu'il ne decide pas de jouer avec moi. Où était passé cette rage des chasseurs qui nous tuaient sans nous laisser de chance dites-moi? Les doigts de cet homme passait le long de mon dos jusqu'à ce qu'il empoigne fortement mes cheveux pour ramener ma têtes vers son visage. « Hey ma jolie. » dit-il de sa voix fortement aussi répugnante que l'était son sourire de perfide. « Tu fais quoi dans les bois toute seule? Tu t'es pris les pieds dans un de mes pièges et tu as sûrement gâcher mes chances d'avoir une proie ce soir! Tu as une bonne excuse j'espère? » Il se penchait vers moi laissant son haleine de chien se promener contre mes narines et aussitôt je grimaçais de dégout. Je ne voyais pas l'interêt de passer mes derniers moments sur terre à discuter avec un homme tout aussi borné que je pouvais l'être. Quoi que je dise, quoi que je fasse, je finirai en pâté pour chien après notre rencontre. « Silencieuse han?...On va te donner une raison d'être silencieuse! » Alors il sortait un couteau de sa ceinture pour le porter à mon visage. Frottant la lame contre mes lèvres, il devait attendre une reaction agressive de ma pars, mais je restais immobile effrayée.

J'avais fermé les yeux quand sa lame glaciale avait toucher le bout de mes lèvres. Il n'avait qu'effleuré ma peau, juste assez pour que quelques gouttes de sang y coulent doucement sur mes joues, et son sourire toujours aussi rempli de perversion me dégoutait. Si son apparence malpropre, ses cheveux grisonnant, ses dents pourries ne me causeraient aucun problème en tant normal je le trouvais particulièrement affreux. Un homme qui se plait de la souffrance d'autrui n'est rien d'autre qu'un monstre. Il voulu s'approcher de mon visage pour quelconque raison que je préfèrais ne jamais découvrir quand une flèche fut décoché dans son genou. Je vis le chasseur se courber de douleur instantanément et se retourner vers le nouvel agresseur. Je n'étais aucunement soulager de cette confrontation, ils allaient se battre pour savoir qui rapporterait ma tête le premier afin de recevoir l'argent des récompenses, c'était toujours ainsi. La tête me tournait dans une spirale infernale, je perdais tout à coup mes sens, le sang devenu en trop grande quantité dans mon crâne m'étourdissait affreusement. Je fermais les yeux à nouveaux ne voulant voir quiconque mourrir mes les paroles de ces deux hommes me vinrent tout de même aux tympans. « Tu te prend pour qui jolie coeur? » dit mon agresseur à l'égard de l'autre inconnu dans une voix plus que provoquante malgré sa douleur.« Tu vas me payer ça j'espère que tu le sais! Débarasse avant que je ne t'achève moi-même petite dame! » continuait-il alors que le sang roulait dans sa bouche. C'était clair qu'il n'aimait pas sa position actuel et que son genou le faisait souffrir, mais cela ne l'empêchait en rien d'être toujours et autant désagréable. Comme quoi même la perspective d'une possible mort ne rendait pas certaines personnes plus agréable que d'autres. Il s'était élloigné de moi, assez pour que l'attaquant soit près de moi et que j'ouvre les yeux à son regard rassurant. Si je n'aurais pas été autant dans un état presque second j'aurais sûrement réagis, mais pour le moment ma position de gibier rendait mes reflexes très secondaire.

« Okay...Écoute petit ça vaut de l'or une petite comme elle! On fait un marché, je lui coupe la tête et on sépare la récompense en deux. T'en dis quoi, fillette? »dit l'homme qui commençais à perdre son sang froid. Il fallait le comprendre c'était sûrement la première fois qu'il avait affaire à un chasseur defendant une sorcière. Bien que notre traqueur ne pouvait en rien prouver mes facultés magiques, il était un peu pris avec le hasard, même si je n'étais pas une sorcière il m'aurait rendu en m'accusant de sorcellerie. Que vaut l'or contre la vie? « Si tu veux t'amuser avec elle tendis qu'elle vie, car elle est pas laide la petite dame, je peux toujours te laisser quelques minutes han?» Son front dégoulinait de sueur tendis que les gestes de l'homme devenait desesperer. Il portait une main tremblante à son genou pour s'assurer qu'il ne perdait pas tout son sang et dans une souffrance inimaginable il restait debout à confronter le nouvel arrivant. Il n'avait décidement pas la langue dans sa poche celui-là.

J'étais toujours suspendue à cette corde, la tête tournant à vive allure, quand les deux hommes continuaient leur pour-parler. J'entendis le vieux bouc me proposer en chaire à pâté histoire d'occupé le nouvel arrivant et mon coeur fit un bond. Ils n'allaient pas serieusement me faire attendre la mort de cette façon n'est-ce pas? Je n'allais pas avoir ce genre de traitement immonde pour n'importequi? Pourquoi obtenir des faveurs? Non je voulais juste mourir, laissez moi juste partir, ne jouer pas avec moi comme un vulgaire objet sans valeur! « Parfait..donc on fait comme ça et après on la rapporte? Bon on va rendre ça officiel...»  Je serrais les dents avec une force dont je ne me reconnaissais pas, je voulais que cela cesse, cette violence me depassait. Alors qu'à nouveau je fermais mes yeux j'entendis les pas s'approcher à nouveau de moi et je gloussais alors que la peur m'envahissais. Un coup, un seul et mes yeux s'ouvrirent pour voir cet homme tomber alors que la mort venait le prendre dans ses bras.  La peur se sentie aussitôt de pars mon visage, mon coeur qui se débattait ainsi que les larmes qui coulaient sur mon front jusqu'au sol. Jamais encore je n'avais vue un homme qui qu'il soit mourir devant mes yeux, refusant toujours de participer à quelconque execution, voir cet homme dans son propre sang étendu sur le sol de la forêt m'effrayait plus que je ne pourrais l'admettre. Le regard figer sur ses yeux gluants et lucide je n'arrivais pas à me défaire de ce choc qui me parsemait. Le chasseur voulu me rassurer tout en me donnant une chance de ne pas me blesser alors qu'il coupait la corde, j'agissais machinalement sans réelle émotion en écoutant ses indications avant qu'enfin mes pieds ne soient sur terre.

Je me relevais difficilement, la tête me tournait encore, le coeur me débattais et je n'osais même pas regarder tout ce sang qui avait pris place près de nous. J'avais le souffle court. Je ne me ferais décidement jamais une place dans ce monde à part entière, j'étais inccapable de voir la violence, de la vivre, de la connaitre. « Que me voulez-vous?» dis-je en m'exprimant d'un doux murmure. J'étais certaine de passé à la mort autant pouvait-il se vouloir rassurant. Il ne me voulait pas de mal tel était ses paroles, mais des hommes qui m'avaient berçés de mensonges j'en avais eu dans ma vie et il ne faisait pas exception. Je levais enfin mon regard vers ses yeux, mes yeux toujours aussi injecté de sang, mes larmes toujours aussi présente, j'essayais de voir qui serait mon meurtrier avant qu'il n'en finisse avec moi. D'une main tremblante je caressais mon pendantif et du bout de mes doigts je tâtais doucement les petites gouttent de sang qui coulaient encore de mes lèvres. Je sentais encore la lame glaciale, même si elle n'y était plus, j'étais encore effrayé comme au debut avec comme seule difference ma position actuelle. « N'allez-vous pas finir ce que vous avez débuté?»  dis-je toujours aussi faiblement. Ma voix était brisé par ma peur, pas mes craintes, je fixais cet homme droit dans les yeux attendant que la mort me caresse à mon tour.

« Libre de partir? Est-ce là une mauvaise blague?» dis-je pour répondre au chasseur d'une voix surprise. C'était bien la première fois que cela m'arrivait de ma vie, me faire capturer puis libérer, trop d'émotion pour mon petit coeur ensanglanté j'imagine. Le choc ne semblait pas disparaitre tendis que mes yeux se remplissaient de larmes. Je n'osais plus poser mon regard sur le sol, là où gisait désormais cet homme, je n'osais même pas regarder mon sauveur droit dans les yeux. Comment le pourrais-je? Moi qui déstestais les assasins voilà que j'étais confronter à la mort. Je ne savais comment réagir, devais-je prendre les jambes à mon cou et risquer de retomber dans un nouveau piège? Devais-je simplement rester immobile jusqu'à ce que mon corps cesse enfin de trembler? Si une feuille aurait pu parler, elle se serait sentie plus courageuse que moi, je n'arrivais pas à faire face à cette situation. Non! Je n'arrivais pas à simplement réaliser ce qui venait de ce passer en si peu de temps devant mes yeux de spectatrices. « Saine et sauve?» dis-je sans vraiment vouloir de réponse. Je me posais la question pour tout dire, le serais-je vraiment un jour, pourrais-je savoir ce que cela faisait d'être en sécurité? Bien sûr que je savais ce qu'étais la sécurité, c'était la folie, c'était l'ignorance. À Puyfaux jamais cette occasion ne se présenterait, depuis cinquante longues années celle qui comme moi ne voulait aucun mal à personne finissait tout de même les premières brûlées. À Puyfaux je finirais la peau en flamme, le corps en cendre, ma vie me serait prise tôt ou tard et je ne le savais que trop bien.

Enfin j'osais le regarder juste pour l'entendre me posé une question qui me parrut étrange. J'haussais les sourcils de questionnements avant de me reculer de quelques pas. Pourquoi voulait-il savoir mon nom? Était-ce stupide que de donner son nom à un étranger sachant que par la suite une simple mention lui suffirait pour me retrouver? N'avais-je pas déjà assez de problèmes avec Batholomew qui voulait ma peau? Me mordant la lèvre je baissais mon regard sur les cordages désormais innofensif au sol . « Myrcella?» dis-je incertaine. Oui je savais quel était mon nom, j'étais juste très inconfortable avec l'idée de le devoiler à un "étranger", alors mes yeux vagabond retournèrent doucement sur ce corps livide. « Vous? Quel est votre nom? Dois-je vous nommer prince charmant car vous sauvez les pauvres femmes de Puyfaux?» détaché, presque froide, j'avais ajouté à notre conversation quelques mots d'un sarcasme que l'on ne me connaissait pas. J'étais simplement pétrifié de peur, ce n'était décidement pas dans mes habitudes d'être ainsi prise au depourvue.

Je n'en revenais simplement pas, toujours sous le choc, alors que mon corps tremblait comme une feuille sous les fort vents de l'automne. J'avais passé à deux doigt de la mort, à deux doigt d'une mort attroce, avant d'être simplement sauvée sans réelle raison valide outre que je pouvais partir. Il m'était difficile de croire que ma liberté m'était rendu sans aucune conscéquence, nous vivions des jours noirs à Puyfaux, qu'un homme se positionne en danger pour me sauver m'étais plus qu'incompréhensible. J'appréciais la générosité de l'inconnu cela était certains, mais je ne comprenais pas ce qui l'avait poussé à me sauver moi en particulier. Un hasard? Sûrement, il ne devait pas non plus vérifier sur qui il tombait, il était simplement arriver au bon moment. Je replaçais ma robe balayant des mains les nombreux plies qui s'y étaient formés alors que j'avais passé des minutes la tête en l'air. Je ne savais pas si j'allais vraiment réussir à fixer ce meurtrier droit dans les yeux, mais sauveur à la fois. Parfois mes croyances m'étaient un fardeau, je ne croyais pas en la violence et la detestais, mais c'était cette même violence qui m'avait sauvé la vie. Il m'était difficile de porter un jugement à cette situation alors je préfèrais simplement oublier ce corps livide au sol pour detourner mon attention partout ailleurs.  « Pour ce que j'en sais vous êtes un inconnu sortie des bois venu sauver une femme qui vous est tout aussi inconnu sans demander de service en échange. Lancez moi la première pierre si je n'aie pas raison, mais ce comportement est plus que surprenant ainsi qu'incompréhensible aux vues de l'or que vous auriez reçut pour avoir rendu ma tête au buché ou qui sait la pendaison peut-être.» dis-je pour lui répondre. Oui il semblait plaisanter à mon avis extérieur, mais n'importequi dans cette situation semblerait être un plaisantin.

Au bout d'un moment l'inconnu demandait mon nom et je ne savais trop si c'était une bonne idée. Du bout des doigts je frottais mon pendantif en essayant de me calmer et de lui offrir ma confiance. Il ne méritait pas mes craintes après m'avoir sauver et voilà pourquoi dans une hésitation je soufflais mon nom entre mes dents. Je jouais aussitôt dans mes cheveux tressant l'argent de mes pointes blonde pour passer mon stress avant d'essayer de faire parler le chasseur. Son nom. Je relevait mes yeux aussitôt pour le fixer, l'examiner, j'essayais de me souvenir du gamin qui jouait avec moi à une autre époque dans notre village. C'était une décénnie qui avait passé devant nous et le temps avait fait son travail sur nos deux corps désormais adultes. Je ne l'aurais jamais reconnu sans son nom, il y avait si longtemps, je croyais être devant un fantôme. « Mao'?» dis-je comme si je voulais me rassurer moi même que j'étais bel et bien devant lui. Soudainement un sourire vint prendre place sur mes lèvres avant que je ne me jette dans ses bras d'impulsivité. Je n'avais plus peur, plus maintenant, j'étais rassuré. « Mais comment ce fait-il que tu sois ici? Comment vont tout le monde au village!? Qu'à tu fais depuis tout ce temps!?» lancais-je questions après question dans ma bulle de bonheur. J'en oublais le mort, j'en oubliais le sang, j'en oublais ma tête qui tournait encore de ma torture. Je lâchais enfin mon vieil ami avant d'apporter mes mains aux siennes et dans un sourire immense je lançais « Comment vont ta mère et ta soeur?»