( Maybelle Silver ) Maybelle et Teo sont très proches. ils se considèrent comme des meilleurs amis bien que tous les deux éprouvent des sentiments pour l'autre. ce n'est surtout pas Maybelle qui va en parler la première, elle est beaucoup trop fière pour avouer qu'elle est amoureuse de Teodore. par contre, Teodore le montre sans cesse que ce soit par des petits gestes, un trop plein de protection ou encore de la jalousie quand les hommes s'approchent d'elle.
leur rencontre. j'entends un drôle de bruit venant de derrière moi. j'attrape un bout de bois que je lève au-dessus de ma tête. le premier qui approche et je le frappe. un homme sort de derrière des bois. je m'apprête à lui assener un coup quand il pose sa main sur mon bâton.
du calme, demoiselle. je vous veux aucun mal. je vous ai vu courir et je voulais savoir si vous aviez besoin d'aide. je ne vois pas pourquoi je l'aurais cru. il a beau être très agréable à regarder. ça ne fait pas tout. ça ne fait rien même. les pires créatures peuvent être sublimes. je secoue le bâton afin d'essayer de le reprendre en ma possession. cependant, je ne suis pas assez forte.
je n'ai pas besoin d'aide. et encore moins de quelqu'un que je ne connais pas. criais-je en le regardant droit dans les yeux. il se met à rire. je suis si drôle que ça. pourtant ce n'est pas la réaction que je veux qu'il est. alors il faut user de la manière plus réfléchie, utiliser sa tête et non la force. je donne un bon coup dans le tibia. et ça marche. je récupère l'usage de mon bâton et je lui donne un coup sur la tête. je le vois tituber mais le coup n'est pas assez fort pour qu'il tombe dans les pommes. il a toujours ce sourire sur son visage. je ne peux y croire.
la demoiselle a du caractère. vous savez qu'il va faire nuit dans un peu plus d'une heure et que des bandits ont l'habitude de trainer dans le coin la nuit. je baisse mon bâton. peut-être que je l'ai mal juger et qu'il n'est pas si terrible que ça. je reprends place sur mon caillou.
je ne crains rien. je peux parfaitement me cacher si je les vois. malgré mes quinze ans, j'ai un petit gabarit. je peux facilement me cacher dans une souche, derrière un arbre ou dans un buisson.
teodore. il attrapa ma main et déposa un baiser dessus. en plus, il était galant. ce n'est pas tous les jours que ça arrive. je ne côtoie pas beaucoup les garçons. c'est même le premier qui me touche de cette façon. ça fait toujours une drôle d'impression et pourtant je reste de marbre. je ne vais pas me déboussoler pour une touche de galanterie. la galanterie n'est qu'une facette pour avoir ce qu'il veut. les paroles de maman pour me tenir loin de la gente masculine.
je présume que c'est votre prénom. normalement, vous devriez me donner le votre. normalement. cependant, je ne dois pas dire que je fais les choses de la manière ordinaire. j'ai toujours eu ma dose de n'en faire qu'à ma tête.
Maybelle. dis-je au bout de quelques secondes.
une autre anecdote. la sorcière est enfin sur le sol. cependant, je m'aperçois que près d'elle, il y a quelqu'un d'autre. je ne fais pas attention parce que pour l'instant, la sorcière est ma préoccupation première. je mets fin à sa misérable vie. je donne un coup dans le corps d'à côté pour le retourner. je vois que c'est Teodore qui est entrain de reprendre conscience.
qu'est-ce que tu fais là? je lui tends une main pour l'aider à se relever.
je t'ai vu et j'ai voulu t'aider. il aurait pû se faire tuer. il aurait pû finir en bouchée de sorcière. je suis énervée parce que je ne veux pas que ça lui arrive. je ne veux pas perdre mon meilleur ami.
tu aurais pû te faire tuer. les sorcières ne font pas dans la clémence. lui dis-je en lui donnant un coup dans l'épaule. et il se mit à rire comme un idiot. je le poussais assez fort pour le faire chavirer sur le sol. il m'entraîne dans sa chute et je me retrouve au-dessus de lui. inversant les rôles, nos visages sont proches l'un de l'autre. il me regarde dans les yeux une main posée sur mes cheveux. il continue d'avancer son visage alors que je le regarde sans rien dire ou rien faire. je me rends compte de ce qui se passe et je le repousse. il tombe sur le côté et je me redresse. il m'attrape par le poignet pour que je me relève pas tout de suite.
tu sais, je connais les sorcières. j'en ai déjà tué une. je savais ce que je faisais en venant t'aider. t'es un imbécile. tu aurais pû me parler de ça avant. quand je te parlais de la mort de mon père, tu me disais que ça devait être le fruit de mon imagination.