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The restlessness ◄ Hoona

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The restlessness ◄ Hoona Vide
MessageSujet: The restlessness ◄ Hoona The restlessness ◄ Hoona EmptyDim 18 Mai - 21:31

Brother& Sister

« You're in my head, I cannot get you out »


Une statue. Moche en plus. Un pied posé sur la brique, l’autre sur la pierre. Achilles observait la grande place, cet endroit qui embellissait leur village aux airs troubles. Les silhouettes affluaient, de jeunes femmes aux robes virevoltantes au vent matinal, des jeunes hommes pourvus de bouquets de fleurs, poursuivant le sourire aux lèvres ces mêmes demoiselles aux drapés dansants. Il y avait aussi les anciens, ceux qui connaissaient Puyfaux depuis trop longtemps pour ne pas en être amèrement dégoûté. Et puis, les braillards, les criards, les mômes, les mendiants, les filles de joies, les marchands, les passants. La ville, peu à peu, s’éveillait. Telle la ruche, chaque individu apportait sa pierre à l’édifice. Si bien qu’en peu de temps, la grande place semblait grouiller de monde. À l’instar de fourmis, noircissant le sol de leur nombre incalculable, les habitants vagabondaient.

Les paniers chahutaient, les rires résonnaient, les insultes volaient. Tout Puyfaux dansait une valse meurtrière, ne laissant aucun répit aux plus lents. Ash se fit bousculer brutalement par un homme costaud, au regard sombre et à la dentition imparfaite. Il empestait l’alcool, bougeait comme un ours estropié et ne semblait plus apte à maîtriser ses propres paupières devenues folles. Il tituba, écrasant les pieds d’un vieillard qui lui cracha dessus. Achilles l’observa, longue défaillance d’un chasseur ridicule. Ivre d’inutilité et plus encore, ivre tout court, l’homme s’écroula. Il ornait parfaitement la grande place du village ! Telle une carpette en peau d’ours que l’on aurait placée dans l’entrée, les gens l’enjambaient pour les plus polis, marchaient dessus pour les autres. Des chasseurs, on en avait presque autant que des sorcières dans le coin !

- Ash !

Une chevelure rousse, flammes libérées au grès des bourrasques matinales, déboula dans son champ de vision. Achilles adressa un léger sourire à la demoiselle, une connaissance tout au plus, qui vint lui coller un baiser sur chaque joue. Elle lui prit le bras et l’emmena, ne lui laissant aucun choix que de la suivre. Être fils de l’adjoint du maire apporte de nombreux avantages mais de nombreux inconvénients aussi ! La demoiselle, dans toute sa franchise, commença à déballer au jeune homme combien l’état pitoyable et affligeant de sa mère lui était pénible. Le blond dégagea aussitôt son bras et fusilla la jeune femme du regard. Elle avait touché une corde sensible.

- Je ...
- Elle va très bien, merci de t’en inquiéter. Au revoir.

Ash s’éloigna, ses bottes martelant les pavés et ses pensées s’entrechoquant. Oui, sa mère était alitée. Oui, elle semblait perdre l’esprit. Oui, cet état le terrorisait à l’idée qu’on ne finisse par la dire possédée, victime d’un sortilège ou pire encore ! Mais Achilles ne laisserait rien ni personne empiéter sur sa famille. Il n’hésiterait pas une seule seconde à tuer de ses propres mains quiconque voudrait mettre sa mère dans une situation fâcheuse. En ville, les gens avaient tendance à accuser de sorcellerie aussi facilement que l’on accuse d’adultère ! Il y en avait eu des victimes inutiles, brûlées ou décapitées par la faute d’accusations erronées ou de coups-bas indignes.

Le blond avançait, sa fureur s’estompant pour laisser place à l’inquiétude. Qu’adviendrait-il de sa mère si elle ne se rétablissait pas ? Cela faisait des années que les gens la savaient mal en point, tellement éplorée qu’elle ne mangeait presque plus, ne buvait quasiment plus. Achilles faisait tout pour amoindrir les rumeurs, allant jusqu’à inventer des anecdotes de jardinerie avec sa mère ou de promenade au clair de lune pour que la populace cesse de cancaner. Ils bénéficiaient de la protection de leur rang ! Ils étaient riches, ils étaient proches du maire et ils étaient contre les sorcières. Tout cela réuni et ils obtenaient un piédestal. Cependant, combien de temps encore avant qu’un affreux ne s’insurge contre la bourgeoisie et ne décide de calomnier la pauvre mère d’Achilles ?

PAF. Comme une gifle en pleine face. Elle était juste passée à côté de lui, sans le voir, sans même le regarder. Elle n’avait fait qu’avancer parmi la foule, ses longs cheveux couleur de blé pendant sur ses épaules. Achilles, pris d’un énorme coup fictif dans l’estomac, s’arrêta brutalement. On le fixa de travers mais il s’en ficha. Cette blonde, aux pommettes hautes, aux yeux clairs, aux traits doux ... elle lui rappelait quelqu’un. Ash réalisa qu’il avait cessé de respirer et reprit enfin sa respiration. Aussitôt, ses jambes le portèrent, il bouscula les badauds tel un rustre, se fichant éperdument de recevoir en prime un coup de baguette de pain sur la tête.

- Attends ...

Et là, elle se retourna.


© Chieuze

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Hoona Daubrais
Hoona Daubrais

→ parchemins : 16
→ âge : 22 ans
→ statut : célibataire

The restlessness ◄ Hoona Vide
MessageSujet: Re: The restlessness ◄ Hoona The restlessness ◄ Hoona EmptyLun 19 Mai - 16:01

Brother& Sister

« You're in my head, I cannot get you out »


Un vieux bout de tissu dans une main, Hoona astiquait la lame de son glaive. Le sang de la dernière sorcière que la jeune fille était assez dur à enlever et Hoona aimait que ses armes brillent. La chasse aux sorcières l'occupait depuis peu, la jeune fille ayant repris le flambeau de sa défunte mère. Enfin, elle n'était pas réellement sa mère, plutôt une d'adoption. Hoona venait d'une riche famille qui habitait à Puyfaux dont elle avait été arrachée il y a dix huit ans. Dix huit longues années où elle avait pensé que sa famille était morte, et où ils avaient pensé qu'elle n'était plus de ce monde. Parfois, elle se demandait s'ils pensaient encore à elle, s'ils pleuraient la disparition d'une fille, d'une soeur.
Le glaive tomba à terre et la vision de la jeune blonde se brouilla. Du revers de la manche, elle essuya les larmes qui s'étaient frayées un chemin jusqu'à ces yeux bleus. Il lui était dur de savoir que sa famille se trouvait pas loin d'elle et qu'elle ne pouvait pas aller les voir sans être accusée de sorcellerie. Parce que bon, se pointer comme une fleur après dix huit ans d'absence, c'est assez suspect. Et Hoona ne voulait pas être prise pour les monstres qu'elle chassait, et encore moins mourir. Alors en attendant, elle prépare son retour dans l'ombre, observant ceux qui furent sa famille de loin.
Ramassant le glaive, la jeune femme le repose sur la table. Posant ses deux mains sur le bois, elle pencha la tête afin de s'observer dans la lame luisante de l'arme. Elle pourrait se promener en ville sans être reconnue, son visage n'ayant plus rien à voir -ou presque- avec la gamine qu'elle avait été la dernière fois qu'elle était venue à Puyfaux. Et puis elle avait besoin de sortir, elle en avait plus qu'assez de rester enfermer, à nettoyer les armes et traquer les sorcières sur les cartes. Elle attrapa son glaive et le cacha dans son corset, au cas où elle aurait besoin de se défendre. Elle enfila alors sa cape et plaça sa capuche sur sa tête, au cas où elle serait plus reconnaissable qu'elle ne le pense. Sortant de la petite maison où elle avait élu domicile depuis son retour, Hoona s'embarqua au milieu de la foule, déambulant dans les rues, ne sachant pas trop où elle allait.  Elle marchait sans but, elle avait juste besoin de prendre l'air. Elle croisa sans le remarquer son frère, continuant de marcher. « Attends... » Allez savoir pourquoi, mais elle se retourna. Ici, personne ne connaissait encore la Hoona d'aujourd'hui, ou alors très peu de gens pouvait s'en vanter. Elle s'arrêta net lorsqu'elle réalisa qu'Achilles était celui qui avait prononcé ce mot. Elle ouvrit la bouche, ne sachant quoi répondre. Et s'il l'avait reconnu ? Sa couverture tombait-elle à l'eau ? Reprenant ses esprits, elle afficha un sourire à l'intention de son frère. « Je peux vous aider ? »


© Chieuze

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